Epidémiologie

Impact de la pandémie à SARS-CoV-2 sur le dépistage du VIH et des IST bactériennes

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Les baisses du recours au dépistage en 2020, observées à la fois pour le VIH et les IST bactériennes, peuvent laisser craindre un retard au diagnostic et une circulation plus importante de ces infections. Il est donc important d’inciter la population à recourir au système de soins, et notamment à l’offre de dépistage dans toutes ses modalités, afin de permettre une prise en charge adaptée.

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Par ailleurs, il est essentiel d’améliorer l’exhaustivité des données de surveillance, qui s’est particulièrement dégradée ces deux dernières années, afin de pouvoir disposer d’indicateurs robustes au niveau national et territorial, indispensables au suivi de la stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030.

 

Quelques chiffres clés en France

(Source Santé Publique France - Bulletin de santé publique - décembre 2021)

 

Infection par le VIH

En France, 4 856 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH en 2020, nombre en diminution de 22 % par rapport à 2019. Cette diminution du nombre de diagnostics d’infection à VIH peut s’expliquer en partie par la diminution de l’activité de dépistage ainsi que par une moindre exposition au VIH liée aux mesures de distanciation sociale (surtout au moment du premier confinement) liées à la crise sanitaire.

Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2020, 43 % sont des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), 38 % sont des hétérosexuel.le.s né.e.s à l’étranger, 16 % des hétérosexuel.le.s né.e.s en France, 1,5 % des usagers de drogues injectables et 1,5 % des personnes trans, toutes contaminées par rapports sexuels.

En 2020, 30 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection, ce qui constitue une perte de chance en terme de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH à des partenaires sexuels non protégés par un préservatif ou n’utilisant pas la PrEP.

Infections sexuellement transmissibles bactériennes

Comme pour le VIH, le dépistage des Infections Sexuellement Transmissibles bactériennes a connu un recul au cours de l’année 2020 avec une diminution de 8 à 31 % selon que le dépistage ait été réalisé dans des laboratoires privés ou des CeGIDD.

Infection à Chlamydia trachomatis

124 082 cas d’infection à Chlamydia trachomatis ont été diagnostiqués en 2020 chez les personnes de 15 ans et plus. Il est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, notamment chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.

Infection à gonocoque

Le nombre de cas de gonococcie diagnostiqués en CeGIDD en 2020 s’établit à environ 10 000. Le taux de positivité est plus élevé chez les personnes trans (6,3 %) et chez les hommes (5,8 %) que chez les femmes (1,2 %).

Syphilis

En 2020, la majorité des personnes testées pour la syphilis sont des femmes (68 %), en raison du dépistage obligatoire au cours de la grossesse. En 2020, tous sexes confondus, environ 2 500 cas de syphilis ont été diagnostiqués dans les CeGIDD. Le taux de positivité est plus élevé chez les personnes trans et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes que chez les hommes ou femmes hétérosexuelles.